Publié le 8 septembre 2010 | par Comité STAT
Il est encore temps de refuser
Ce texte a été distribué dans quelques établissements de santé en septembre 2010, au moment où les centrales CSN, FTQ et APTS avaient accepté les offres patronales lors des négociations du secteur public. C’était au tour des membres de ces centrales d’aller à leurs assemblées générales se positionner pour ou contre ces offres.
Les médias donnent l’impression que la majorité des syndicats du secteur de la santé ont conclu des ententes avec le gouvernement. C’est faux! Rien ne sera conclu tant que nous, travailleurs, n’aurons pas accepté ces ententes. Nous avons encore le pouvoir de refuser les offres à condition d’aller nombreux à nos assemblées se positionner contre.
Il y a 5 ans, le décret du gouvernement nous a laissé un goût amer. Accepter les offres actuelles, c’est accepter de voir une fois de plus nos conditions de travail se dégrader. Se faire imposer un décret est révoltant. Mais voter oui à la dégradation de nos conditions est pire encore!
Les chefs du front commun ont beaucoup insisté sur leur volonté de parvenir à des ententes négociées. Par peur d’un autre décret, la majorité des représentants préfèrent donc accepter des miettes. D’autres osent dire ouvertement ce que tout le monde pense tout bas; ces offres sont inacceptables! Les centrales syndicales sont divisées et ne cherchent plus qu’à justifier leur lâcheté. On est loin du front commun de 72. Nous, travailleurs de la santé qui portons le système à bout de bras, n’avons pas à écoper parce que nos syndicats veulent demeurer copain copain avec le gouvernement!
En 2005, l’État a abusé de son double rôle de législateur et d’employeur pour bafouer notre droit à la négociation et nous imposer des conventions collectives. Maintenant que nous avons retrouvé le droit de négocier, ne l’utilisons pas pour nous aplatir devant notre employeur. La seule chose qui peut réanimer les syndicats, ce sont des membres prêts à s’engager dans une réelle lutte politique. Nous n’avons pas chialé pendant 5 ans pour ensuite nous taire lorsqu’est venu le moment d’agir.
L’objectif du gouvernement est de privatiser, petit à petit, le système de santé. C’est pour cette raison qu’il refuse d’interdire les agences, louange les PPP et tente de nous accoutumer au principe d’utilisateur-payeur. La santé est sur le point d’être vendue au plus offrant. Les pauvres n’auront qu’à attendre leur tour.
Nos conditions au travail sont intolérables. Alors soyons conséquents : votons contre les offres du gouvernement et rejoignons les 58 000 travailleurs dont la centrale syndicale a quitté la table de négos. C’est vrai, la lutte n’est ni facile ni sans risques. Les infirmières qui ont fait la grève en 99 en savent quelque chose. Les conséquences ont été lourdes, mais la grève a donné lieu à un mouvement de solidarité puissant entre les syndiqués, de même qu’avec la population. Ne nous laissons pas paralyser par le souvenir d’une défaite amère et qu’on se le dise : seul un mouvement de masse contre le gouvernement et ses politiques de droite peut l’ébranler.