Publié le 3 juin 2013 | par Comité STAT
Appel aux collaborateurs et collaboratrices pour le prochain numéro de Condition Critique
Deux ans après la publication du journal Condition Critique, le Comité STAT se lance dans le projet d’une deuxième édition. Pour ce faire, nous sommes à la recherche de travailleuses et de travailleurs de la santé, tous métiers confondus, intéressés à s’impliquer dans la production de ce journal.
Parler du travail en dehors du travail, pourquoi ?
Certains croient pouvoir s’évader tranquillement lorsqu’ils quittent le boulot, comme si la fatigue et le stress du travail ne pesaient pas sur toute la vie, sur notre humeur, nos relations… Et comme si cela n’irait pas en s’aggravant, vu les compressions et «l’optimisation».
Le cynisme, nous le voyons dans nos milieux de travail, et le ressentons aussi vivement que vous. Continuer à se battre pour de meilleures conditions hors de nos heures de travail, ce n’est pas facile, ni reposant. Mais ce que nous expérimentons au sein du Comité STAT est ce que nous aimerions vivre dans nos milieux de travail: des collègues qui se parlent franchement, qui se vident le cœur, qui confrontent leurs idées, qui œuvrent ensemble sur un pied d’égalité, qui se supportent. Lorsque de la chicane survient, elle mène à une révision des manières de faire et à toujours plus de respect.
Nous rejetons tout à la fois l’autodestruction dans le silence et la critique sans lendemain, ce à quoi nous préférons l’organisation politique. Cette rage qui nous habite a encore le potentiel de porter quelque chose de vivant dans cet univers de la mort, où patients et salariés défilent et disparaissent à la chaîne.
« Je n’ai rien à dire. »
Ah non ? Et pourquoi ? Parce que vous êtes trop fatigué, débordé ? C’est un sujet parfait sur lequel écrire un article. Dans le premier journal, plusieurs personnes ont écrit sur leur réalité quotidienne, ou leurs frustrations. Ce qui paraît banal ne l’est pas : au contraire ce sont les récits du quotidien qui ont le mérite de traduire le vécu de milliers d’autres travailleurs et travailleuses. Que ce soit des témoignages sur des réorganisations, des textes sur votre réalité quotidienne, des réflexions sur la santé, des expériences d’actions, ou que ce soit simplement pour crier notre refus que cela continue ainsi, il y a des tonnes de choses à dire. La diffusion de notre vécu brise notre isolement, ce qui pourrait nous permettre d’entrevoir comment changer les choses.
« Je ne sais pas écrire. »
Non, on ne sait pas tous et toutes bien écrire. Et écrire, même quand on connaît la technique, demeure ardu. Aller chercher les idées au fond de soi et les exposer, ça n’a rien de facile. STAT a atteint un certain niveau de qualité d’écriture et ce n’est pas en misant sur ses meilleurs écrivains dans la gang, mais plutôt en s’entraidant et en travaillant le plus possible les textes collectivement. Chacun de nous a progressé dans ce processus, que ce soit au niveau de la qualité d’écriture ou de notre assurance.
Le prochain numéro de Condition Critique
Le premier numéro, publié en octobre 2011 et distribué à 5000 exemplaires, a permis à des travailleurs et travailleuses de la santé de s’exprimer, d’échanger et de prendre en charge le projet de A à Z, de l’écriture à la distribution. Il y a volonté au sein de notre collectif de reconnaître et de dépasser les divisions qui sont créées par l’organisation du travail et la hiérarchie entre métiers.
Les textes du prochain numéro s’articuleront autour de deux grands axes : nos conditions de travail et les prochaines négociations du secteur public, qui s’entameront l’année prochaine. Quelles sont nos aspirations et nos attentes face à ces négociations? Avons-nous peur de perdre nos acquis ou pensons-nous pouvoir arracher des améliorations de nos conditions de travail? Si oui, de quelle façon? Quelles sont les forces et les limites de l’action syndicale aujourd’hui? Comment mettre de l’avant autre chose que l’économie ? Comment comptons-nous créer un réel rapport de force?
Alors, en serez-vous ?
Les formes d’expression et de contributions possibles sont multiples : article, poésie, chronique, dessin, caricature, humour, correction, etc. Des rencontres seront organisées pour planifier l’écriture du journal. Les balises des textes, les échéances et les détails techniques y seront discutés. Vous pouvez toujours nous écrire si vous avez des questions.
La date limite pour nous faire part de votre intérêt est le 16 juin* (voir note plus bas). Contactez-nous à comitestat@gmail.com
Merci de faire circuler l’invitation.
Le Comité STAT
*Note: Pour les collaborateurs et collaboratrices à distance, dont le collectif Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes, il est toujours temps de nous faire part de votre intérêt. La date limite avait pour but de pouvoir planifier rapidement une rencontre avec les personnes intéressées ici, au Québec. Une collaboration à distance sera gérée différemment. Les textes finaux doivent être prêts pour septembre. Alors n’hésitez pas à nous contacter maintenant si vous avez envie de parler des conditions en France et/ou de votre collectif.