Publié le 23 septembre 2012 | par Comité STAT
Article de juillet 2011: La méthode «Lean», le retour du pire du travail à la chaîne
Cet article s’attarde surtout à l’implantation du Lean dans les usines en France. Les travailleurs disent faire de plus en plus de gestes répétitifs alors qu’auparavant leurs tâches étaient diversifiées. Les ergonomes du travail soutiennent qu’imposer un tel travail est mal connaître l’homme. Déjà, il risque de se blesser. Et les déplacements qu’on tente de réduire au minimum sont en fait des moments où le travailleur a quelques secondes pour dégourdir ses muscles, être en contact avec ses collègues et réfléchir aux prochaines étapes. En tentant de compresser le travail à l’extrême, on crée autant de problèmes qu’on en élimine.
«Appliquée ainsi, la méthode ne peut faire gagner de la productivité que pendant quelques mois. Ensuite, les troubles musculosquelettiques, les arrêts maladie et la démotivation gagnent les salariés. Toyota, Renault, ou encore Atos ont connu de tels ravages. »
Par rapport au Lean appliqué au service à la clientèle, les ergonomes du travail expliquent qu’en tentant de tout réduire à une liste de procédures, on étouffe la capacité des salariés à régler les problèmes au cas par cas en usant de leur propre logique.
«On empêche les salariés de faire du travail bien fait. Ils doivent suivre la procédure alors qu’ils savent que, parfois, cela va nuire à la qualité du service qu’ils vont produire pour un client. C’est une négation complète de l’identité professionnelle, qui est basée sur la capacité de l’employé à anticiper ou à résoudre les cas particuliers […] On les empêche de se développer, de se démarquer socialement dans l’entreprise, de collaborer. Le travail, sous cette forme, rend les gens malades.»
Note: Les ergonomes du travail observent le travail dans les entreprises et proposent des changements de façon à préserver la santé des employés et améliorer l’efficacité. C’est une spécialité plus intégrée au monde du travail en France.